Née il y a trente ans, l'ADAC organise à Céret des corridas pour l'aficion, la vraie. Celle qui ne se contente pas du système, celle qui ne s'accommode pas des tendances, des modes et des arrangements avec la vérité. Céret est une enclave du toro. Ce "village gaulois" (Catalan) qui résiste encore et toujours aux assauts de la rentabilisation de la tauromachie préparant chaque année une potion taurine d'indépendance. Il en faudrait mille des ADAC, malheureusement elle est unique. A nous d'en prendre soin !
La vidéo :
La vidéo est celle de la Novillada Piquée du 17 juillet 2016 portant à l'affiche l'élevage portugais et confidentiel de Vinhas d'encaste Santa Coloma par Buendia.
Intérêts de la vidéo :
Présenter l'arène de Céret comme exemple est la principale motivation de cette vidéo.
Céret place de seconde catégorie (la seule française) qui se bat pour un idéal du toro de combat. Souvent le mot "éthique" est employé par le monde taurin pour légitimé l'existence de la tauromachie dans nos sociétés modernes. Or seul Céret, de par son organisation intransigeante, exigeante et sans compromission, ne galvaude pas ce mot qui reste la pierre angulaire de notre passion.
Pour ce qui est du contenu, les novillos de Vinhas restent inédits dans les ruedos. Rien que pour ça, ça vaut le détour. De la caste pure, un comportement loin des toros stéréotypés dont la tauromachie actuelle n'a de cesse de gracier. Les novilleros face à de tels novillos sont de vrais héros. Guerriers jusqu'au bout des zapatillas, ils se jouent la carrière, l'honneur, la vie juste pour la dignité d'une profession qu'ils ont l'honneur d'exercer. La tauromachie dans ce qu'elle a de plus vraie, sincère, en un mot éthique !
Commentaires des participants à la soirée :
"Un shoot de tauromachie" à l'état brut ! Les novillos sont strictement dans le style de l'encaste. Bas, "bien roulés" les cornes courtes et surtout "débordant de caste". "Un vrai plaisir pour l'aficionado a los toros !"
Les piques "ne sont malheureusement pas à la hauteur de l'événement." Souvent mal piqués ces novillos "méritaient mieux".
Le travail des jeunes "ne peut être qu'un combat". "Les jeunes sont trop verts" pour proposer autre chose qu'un toreo défensif. On les sent "tendus, sur la retenue", on le serait à moins ! Néanmoins, grâce "à leur pundonor" on arrive à voir quelques bons moments, notamment "de bonnes estocades" qui nous "gardent en haleine". "Ne serait-ce pas ça l'ADN de la tauromachie ?"
On sent un public "bienveillant mais juste" qui soutient les jeunes car "il sait ce qu'il est venu voir".
Encore un moment intéressant "qui nous donne envie d'être dans les arènes !"
Pour conclure...
Que ce soit en novillada ou en corrida, Céret garde sa vision de la tauromachie intacte. Phare pour la tauromachie moderne trop souvent échouée sur l'écueil de la rentabilité, Céret tient bon le cap, offrant chaque année au monde taurin engoncé entre le G5 et les toros issus de Domecq, "un c'est possible" sonnant comme une respiration d'une authenticité rare !