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Orthez, plus grande arène du monde

 


Photo : Yegüizo, toro n° 899 de Dolores Aguirre lors de sa première pique donnée par Gabin Réhabi - Laurent Bernède

On n'est pas vraiment habilités, ni habitués d'ailleurs, à décerner des titres de meilleur public de France, ou pire, de Gilet Jaune de l'arène ou tout autre adjectif faisant naitre des polémiques stériles ayant pour seule utilité : détourner le regard du contenu. Du sable. Quand on a rien d'autre à dire, on créer des polémiques ! Ca premet d'exister...

Pour autant on ne va pas bouder notre plaisir de qualifier Orthez, de plus grande arène du monde ! Ca ne créera pas de polémique puisque ce dimanche, à Orthez, la vérité n'a pas besoin de se cacher honteusement derrière des commentateurs vendus et des décideurs taurins incapables. 

Non, à Orthez, ce dimanche, le toro a remis l'église, ou la mairie pour être plus laïque, au centre du village !

Dans ce désafio, il y eut de tout. Du vent, de la pluie, du soleil, un batacazo, du manso con casta, du brave, et du toro de bandera, à faire bander le plus impuissant des aficionados !

A Orthez, ce dimanche, il y eut une présidence sérieuse, une présentation de toros tout aussi sérieuse, éthique et respectueuse du public. Il y eut de la joie, de l'émotion, des frissons, bref, il y eut course !

Les toros de Dolores ont surpassé de la tête et des épaules cette opposition. Non pas que les trois toros portugais de Veiga Teixeira furent sans intérêt, mais il souffrirent la comparaison.

Quand sorti en piste le cinquième toro de la course, le deuxième marqué du fer de Dolores, il se murmurait, à juste titre dans l'arène : "c'est le toro de la course !"

Une présentation irréprochable, à faire rougir de honte toutes les arènes de première. Il fut bon, encasté à souhait, brave et d'une noblesse exigeante. Qui ne se dévoile qu'au plus téméraire et expérimenté. Juan de Castilla fit le maximum, mais ça ne suffit pas...

C'est alors que sort, Yegüizo. On en croyait pas nos yeux. Ce serait donc lui le toro de la course. On ne la savait pas encore, mais il serait le toro de la temporada, de la décennie passée à n'en pas douter et peut-être de celle à venir (espérons que non !).

Quelques secondes avant, au micro, on annonçait le nom du piquero qui officierait : Gabin Réhabi. Alors, après les premières passes de Francisco Montero qui confirmèrent que Yegüizo allait être un toro, un vrai, quand les clarines firent entrer Gabin sur Cyrus, l'arène se tut. Non pas parce que des "chut" ou pire des "ta gueule" fusaient. Non. Parce qu'elle se concentrait sur ce moment qu'elle pressentait important. Quand un toro, un vrai est en piste, nul besoin d'artifices, d'injonctions, ou de polémiques !

Alors Gabin se mit au travail. Comme il sait le faire. Car lui aussi a saisi le moment. Yegüizo est mis en suerte magistralement par Francisco, et attend le cite parfait pour s'élancer. Quand il part, il le fait avec toute sa race, sa caste, sa bravoure. La pique est parfaitement en place. Cyrus est guidé par Gabin pour absrober le mieux possible la charge. Mais Yegüizo est puissant et malgré la cavalerie Bonijol dont la qualité n'est plus à démontrer et le professionnalisme sans faille de Gabin, Yegüizo envoie tout le monde valser !

Yegüizo en prendra 4 comme ça ! Sans le batacazo, certes. Mais avec la même intensité !

Déjà, pour ne rien vous cacher, on était payé. Et plus que ça encore. 

Mais la lidia se poursuit. Sérieuse. Et Yegüizo se grandit encore. Suit les hommes jusqu'au barrière. Pour en découdre. Pour faire taire toute provocation. Le roi sur le sable, c'est lui et il compte bien le prouver.

Francisco brinde à Gabin, comme un passage de témoin. Une connexion du courage. Francisco ne rompit jamais. Il fit ce qu'il put. Avec ses tripes, son honneur et son aficion. Yegüizo mourrut en brave. Comme peu le font aujourd'hui. On le fêta, comme peu sont fêté aujourd'hui. Parce qu'Orthez est la plus grande arène du monde, on donna la plus importante des récompences à un toro de ce rang. Une vraie vuelta, fêtée, célébrée et qu'on ne parle à personne d'indulto. Quel offence.

Orthez est la pus grande arène du monde grâce à Yegüizo toro n°40 de Dolores Aguirre et aux organisateurs certainement les meilleurs de France et à ce public, certainement lui aussi le meilleur de France !

Merci Orthez !